La recherche sur le stress à l’hôpital a permis de porter l’attention sur l’importance qu’occupe l’environnement physique en tant que facteur déclenchant ou réduisant le stress.
La qualité de la lumière et la santé à l’hôpital
Le lien entre la lumière et la santé à l’hôpital est incontestable. La recherche sur le stress à l’hôpital prouve que la qualité de la lumière impacte sur le niveau de satisfaction qu’éprouveront les patients internés. La lumière et l’éclairage dans l’hôpital impacte également le rythme de vie, la lumière cale ou bien décale le sommeil. En effet, la gestion de l’éclairage, le niveau de luminosité le jour et l’absence ou présence d’éclairage la nuit apporte un effet prouvé sur le rythme et le comportement des humains. Une étude effectuée dans un service néonatal a démontré que le groupe de bébés exposé à une lumière forte en journée et à une absence de lumière la nuit, montrait une différence de niveau d’activité jour-nuit plus marquée que le groupe de bébés exposé à une lumière moyenne en journée et une lumière modérée la nuit.
L’étude a également montré que l’accès à une bonne lumière du jour contribue à écourter la durée de l’hospitalisation et à diminuer le taux de mortalité. L’exemple concret des résultats divergents entre chambres orientées nord et celles orientées sud dans un service de cardiologie intensif en fait preuve. Pour les chambres orientées nord la durée moyenne d’hospitalisation était de 2,6 jours, contre 2,3 jours dans les chambres orientées sud. Une différence en taux de mortalité a également été distinguée – 1,2% pour les patients dans les chambres orientées nord, contre 0,9% pour les patients dans les chambres orientées sud.
Encore, l’étude a permis d’indiquer l’effet positif qu’apporte la lumière du jour sur l’expérience et la maîtrise de la douleur et du stress. Sur un groupe de patients ayant subi une opération de la colonne vertébrale, l’on a pu constater une consommation d’antidouleurs nettement inférieure chez les patients ayant une plus forte exposition à la lumière du jour. Aussi, ces patients exprimaient une expérience de stress bien moins sévère que les autres patients.
Les sons et les bruits et leur impact sur la santé en milieu hospitalier
L’effet nuisant des bruits sur la santé en milieu hospitalier a été clairement prouvé par la recherche. L’étude effectuée au service néonatal montrait que les bébés qui ont été protégés du bruit avaient de meilleurs résultats quant à l’oxygénation du sang, au rythme cardiaque et au rythme respiratoire. Ils dormaient mieux que les autres bébés et leur état général restait plus stable.
Le sujet des bruits et la santé en milieu hospitalier concerne le personnel soignant au plus haut point. Provenant des signaux d’avertissement et d’alarme, des machines et appareils utilisés à l’intérieur, la forte densité de personnes dans les lieux, la circulation et l’activité extérieures avoisinantes…les bruits constituent une pollution génératrice de stress auprès des personnes exposées. De par la nature préoccupante des activités de soin, les bruits dans ce milieu professionnel sont un facteur de stress particulièrement fort et la question des bruits pour la santé en milieu hospitalier porte tout son poids quant au personnel.
Les odeurs sont également susceptibles d’influencer sur le niveau de stress de l’être humain. Lors d’une expérimentation dans un cabinet de dentiste, le parfum d’orange a été diffusé dans la salle d’attente du cabinet. A l’issu de leur visite, les personnes présentes dans la salle d’attente au moment de la diffusion du parfum ont rempli une évaluation. En comparaison avec les évaluations d’un groupe de référence, il a été mis en évidence que le groupe exposé à l’odeur d’orange ressentait moins d’angoisse.
Source :
Har hospitalsarkitekturen et helende potentiale ?
Présentation d’étude par Anne Kathrine Frandsen, Ph.D. et Architècte MAA (Member of the Danish Architects Association)